Mars 2023 - Point marché et économie
La lutte contre l'inflation continue d'être un défi pour la Réserve fédérale, qui risque de se heurter à une augmentation du chômage et de resserrer les conditions financières. Les prévisions de Vanguard pour les marchés financiers montrent que les actions australiennes devraient connaître un rendement nominal annualisé de 4,0% à 6,0% avec une volatilité de 21,5%, tandis que les actions mondiales hors Australie devraient générer un rendement nominal annualisé de 5,4% à 7,4% avec une volatilité de 19,6%. Les obligations australiennes devraient connaître un rendement nominal annualisé de 3,8% à 4,8% avec une volatilité de 5,5%, tandis que les obligations mondiales hors Australie (couvertes) devraient générer un rendement nominal annualisé de 4,0% à 5,0% avec une volatilité de 4,7%.
La Banque de réserve d'Australie (RBA) a relevé son objectif de taux d'intérêt à 3,6%, le niveau le plus élevé depuis juin 2012. Une autre hausse de 25 points de base le 4 avril est attendue, bien que les risques semblent être orientés vers des hausses de taux supplémentaires. La Chine prévoit une croissance de 5,3% du PIB en 2023, conformément à une légère récession mondiale. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a augmenté son taux directeur de 50 points de base, atteignant un niveau record de 3,0%. La Banque d'Angleterre a également augmenté son taux d'intérêt de 25 points de base à 4,25%, alors que l'inflation de base devrait atteindre moins de 4% d'ici la fin de 2023 grâce à la hausse des taux d'intérêt et à la baisse des prix de l'énergie.
La Réserve fédérale américaine a augmenté sa cible de taux d'intérêt à court terme de 25 points de base à 5%. Historiquement, après la première hausse de taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed), il a fallu en moyenne deux ans et demi pour que la récession commence. La première hausse de taux d'intérêt de cette période a eu lieu en mars 2022.
La récente faillite de la banque Silicon Valley Bank (SVB) en raison de sa grande détention d'obligations de longue durée, qui ont perdu de la valeur avec la hausse des taux d'intérêt, souligne les dangers de la hausse des taux d'intérêt par les banques centrales. Bien que cette faillite diffère des faillites bancaires qui ont eu lieu pendant la crise financière de 2008, qui étaient principalement dues à des pertes sur des titres adossés à des prêts hypothécaires, le nouveau programme de financement à terme de la banque centrale devrait empêcher les problèmes de SVB de se propager à d'autres banques. Toutefois, cet épisode met en évidence les dangers causés par la hausse rapide des taux d'intérêt.
Une légère récession aux États-Unis est donc probable au cours des 12 à 18 prochains mois. La courbe de rendement inversée est l'indicateur qui signale le plus clairement le risque de récession (rendement des obligations du Trésor à 10 ans et à 2 ans), avec un écart négatif (inversion) et qui signifie que les investisseurs ont moins confiance en l’économie à long terme (10 ans) qu’à court terme (2 ans).
Du fait d’une potentielle récession et de quelques hausses prévues par les banques centrales, cela implique que le cycle boursier sera baissier puisque les bénéfices et les indicateurs économiques se dégradent légèrement d’après Russel Investment. Toujours d’après Russel, il s'agit d'un environnement plutôt favorable pour les obligations d'État.
En ce qui concerne l'emploi aux Etats-Unis, le marché du travail devrait diminuer de 250 000 emplois en moyenne au second semestre 2023, ce qui entraînerait une hausse du taux de chômage à 4,5% - 5% (actuellement 3.60%).
Les marchés émergents connaissent également une croissance plus forte que prévu, avec une prévision de croissance du PIB de 3,25%. Les économies émergentes résistent mieux que prévu à la crise économique mondiale. Au Mexique, la désinflation reste un processus lent, avec une inflation de base à 8,29% en février. Une légère récession est également attendue en 2023.
Le contrôle de l’inflation reste et restera le premier objectif des banques centrales mondiales pour 2023. L’impact des hausses d’intérêts se fait sentir sur le pouvoir d’achat des ménages mais aussi sur les profits d’entreprises. Le dollar US devrait continuer à rester fort pendant que la Fed augmente les taux, puis le relais de la devise forte devrait être repris par l’Euro et le Yen.
Enfin, concernant les marchés financiers, ils affichent des performances positives, et suprenantes, depuis le 1er Janvier puisqu’ils semblent ignorer le « bruit » des banques centrales avec le S&P500 qui a pris 5.3%, le Nasdaq plus de 18%, le CAC 40 près de 9%, l’Eurostoxx 600, 5%, le S&P200 ASX, 2.5%, le nikkei 225, 7.5% et le Shanghai Stock Exchange(SSE), 3.73% au 30 mars.